Maroc

Les reproches d’El Khiame poussent l’Algérie à réagir

La récente sortie médiatique du directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak El Khiame, fustigeant l’absence de collaboration des services algériens avec leurs homologues marocains dans la lutte antiterroriste, a poussé le ministre algérien de la Justice, Tayeb Louh, à réagir.

Lors d’une conférence de presse tenue mercredi, le garde des Sceaux d’Algérie a expliqué à son tour que la lutte contre le terrorisme nécessite « une coopération et un échange d’informations aux niveaux régional et international ». Les propos du responsable algérien ont été perçus comme une réponse implicite aux déclarations du patron de l’antiterrorisme marocain.

Ce n’est pas la première fois qu’El Khiame pointe du doigt la passivité du voisin de l’Est en matière de lutte antiterroriste. Dans sa dernière sortie médiatique il y a deux semaines dans les colonnes de Jeune Afrique, le responsable marocain avait déclaré que « l’absence de collaboration des services algériens avec leurs homologues marocains rend le climat propice au développement du terrorisme dans la région ».

Et d’ajouter que ce manque de collaboration « nous impose par exemple de redoubler d’efforts pour contrôler nos frontières ». « Une collaboration avec les services algériens reste bien entendu souhaitée et envisageable », avait-t-il poursuivi, soutenant qu' »il suffit que nos voisins acceptent de dissocier les questions politiques des enjeux sécuritaires ».

Evoquant la situation au Sahel, El Khiame avait affirmé qu’outre Daesh dont les cadres ont opté pour le Maghreb après que l’étau s’est resserré en Irak et en Syrie, le Polisario peut être également considéré comme une organisation terroriste dans cette région. « Nous avons recensé plus d’une centaine de ses membres opérant au sein d’Aqmi, avec laquelle ils ont été impliqués dans des attaques menées dans le nord de la Mauritanie », avait-t-il dit.

El Khiame avait également indiqué que le nombre des cellules terroristes démantelées au Maroc est passé de 21 en 2015 à 19 en 2016 et à seulement 9 en 2017, faisant observer que les années 2015 et 2016 ont été marquées par la recrudescence du phénomène terroriste partout dans le monde. « Notre stratégie a toujours reposé sur l’anticipation et la prévention, et elle a porté ses fruits », avait-t-il affirmé, notant que le risque terroriste est toujours omniprésent au Maroc.

D’autre part, le directeur du BCIJ avait indiqué que 1.668 Marocains ont rejoint Daesh. « Tous ces individus sont connus de nos services et seront arrêtés s’ils tentent de rentrer au pays », avait-t-il assuré, citant le cas d’une centaine d’entre eux, interceptés et présentés devant la justice.

Lire aussi: Lutte antiterroriste: Khiame fustige la passivité de l’Algérie

Soufiane Laraki


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