Economie

Maroc: les prix des boissons alcoolisées ont chuté en 2016

Les produits d’entrée et de moyenne gamme des boissons alcoolisées ont vu leur prix baisser de façon conséquente durant l’année 2016, allant de 5% à 20%. Cela concerne aussi bien les boissons fabriquées localement que les boissons importées.

En effet, cette chute de prix est le résultat d’une politique commerciale lancée par l’Association professionnelle des importateurs et producteurs des boissons alcoolisées (ASPRAM), affirme La Vie éco, qui a consacré une petite enquête à ce sujet.

Après quatre années d’augmentations successives, surtout des taxes, les intéressés ont décidé d’un commun accord de revoir leurs prix à la baisse. « Certains produits sont aujourd’hui commercialisés sans marge ou même à perte puisque notre priorité pour le moment est de maintenir l’activité et de stabiliser les ventes », déclare Omar Aouad, secrétaire général de l’association.

Par exemple le prix d’un vin al Moghrabi, le vin le plus consommé au Maroc, est passé de 39,50 à 33 dh et le Touareg a vu son prix chuter de 13 dhs, note le quotidien. Pour les spiritueux, les marques de whisky et de vodka les plus consommées ont vu leur prix baisser de 30 à 40 dh. Et les bières locales sont moins chères de 1 ou 2 dh.

La raison principale de la chute des ventes est due à l’augmentation de la taxe intérieure de la consommation appliquée depuis 2012. Ce qui a mené la clientèle des produits de basse et moyenne gammes à s’orienter vers les vendeurs clandestins, proposant des produits de contrebande, ainsi que les produits de fabrication artisanale telle que l’eau de vie ou Mahia, constate La Vie éco.

La baisse des droits de douane sur les importations des boissons alcoolisées, appliquée dans le cadre de l’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et le Maroc est un facteur déterminant également dans la chute des ventes des produits locaux, analyse également le quotidien.

En effet, « entre octobre 2011 et octobre 2016, le taux a baissé de 25 points, à raison de 5% par an pour passer de 49% à 24% cette année », ajoute M. Aouad. Les produits importés vont, à ce rythme, être plus compétitifs que les boissons locales à l’horizon de 2020, ce qui provoque de graves inquiétudes quant à l’avenir des entreprises nationales et de leurs employés.

L’association a également décidé de donner plus d’importance au réseau traditionnel de distribution, les « épiceries », car les opérateurs de la grande distribution se sont avérés gourmands et augmentent leur marge de façon honteuse, jusqu’à 45%, faisant ainsi fuir le consommateur et l’envoyer vers les vendeurs clandestins. Les épiceries « répercutent les baisses de prix décidées en amont, et ne margent pas plus de 5% à 10% en fonction des produits et de leur emplacement ».

F.E


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