Economie

Décodages. Le bilan positif du Fonds Innov invest pour les startups

En quatre ans d’existence, le Fonds Innov invest a financé plus de 450 startups innovantes au Maroc, contribuant à la création de richesse, d’emplois et de brevets dans le pays. Zoom sur les avancées, dans le cadre du cycle de conférences « Éco Décodages » organisée par Horizon Press group, mardi 21 mars 2023, en partenariat avec Tamwilcom.
Au moment où le programme Innov invest est arrivé à échéance en 2022, Hicham Zanati Serghini, DG de Tamwilcom, fait le point sur les résultats du fonds et les enjeux de sa nouvelle version, dénommée Innov invest 2.0. Il intervenait dans le cadre du cycle de conférences « Éco Décodages » organisée par Horizon Press group, mardi 21 mars 2023, à Casablanca, sous le thème «Quelles perspectives pour le financement de l’innovation au Maroc? ». Et ce, avec la participation de Dounia Boumehdi, présidente de la commission d’amorçage de l’AMIC, Ghita Hanane, responsable Maroc de la SFI, Youssef El Alaoui, membre du conseil d’administration du Réseau Entreprendre Maroc, et Ali Sami, PDG de Blink Pharma.
À titre de rappel, le programme Innov invest est une initiative lancée par l’ex-Caisse centrale de garantie (CCG) et soutenue par le gouvernement, la Banque mondiale et l’Union européenne pour faciliter l’accès au financement des PME et des startups innovantes au Maroc.
Le premier Fonds Innov invest, porté par Tamwilcom, a été lancé en 2019 et est arrivé à échéance en 2022. Pour l’heure, les discussions sont en cours pour en proposer une version améliorée, dite Innov invest 2.0. Avec à peu près quatre ans de retour d’expérience, Zanati Serghini enregistre de belles réalisations. Il met en évidence le rôle du fonds dans le soutien aux startups marocaines, tout en soulignant le nombre important de startups qu’il a financées, ainsi que leur contribution à la création de valeur et d’emplois dans le pays. Il met également en avant l’effet de levier que le fonds a permis de déclencher en attirant des investisseurs nationaux et étrangers dans les fonds d’investissement partenaires.
Le Fonds Innov invest apparaît donc comme un acteur clé de l’écosystème entrepreneurial national, qui favorise l’innovation et la compétitivité des PME.
«Quand vous regardez aujourd’hui Innov invest, c’est plus de 450 startups qui ont été financées à travers l’écosystème, au-delà de la vingtaine qui ont fait l’objet d’un financement par des fonds d’investissement», confie-t-il. Ces 450 startups ont, selon lui, généré environ 300 millions de DH de chiffre d’affaires. «Sur les fonds d’investissement, nous avons permis d’avoir un leverage intéressant. Nous avons des investisseurs nationaux et étrangers qui sont associés aux différents fonds», assure le DG de Tamwilcom qui soutient que «le capital investissement représente environ 60% des deals qui se font au niveau de la place».
Et de poursuivre: «Ce sont 10 à 15% du montant des investissements qui ont été réalisés. Nous ne dépassions pas les 5% il y a quelques année». C’est dire la dynamique qui a été réalisée. Sur cet écosystème, de toutes petites startups ont été accompagnées, et 40 brevets nouveaux ont enrichi la propriété au Maroc. Ce qui représente 12% à 16% du total des nouveaux brevets qui sont déposés au Maroc avec quelque 1.300 emplois à la clé. «Vous avez également 10% à 15% de ce chiffre d’affaires qui se fait à l’international», soutient le DG de Tamwilcom. C’est dire le bon impact qu’a eu le programme Innov invest sur l’écosystème des startups même s’il reste encore des aspects sur lesquels il faut travailler davantage.
Les flops ! Justement le patron de Tamwilcom est revenu sur ce qui a moins bien fonctionné au cours des quatre années d’expérience terrain. Selon lui, les acteurs impliqués dans l’accompagnement et le développement des startups au Maroc sont à la fois en front-office et en back-office. Ils jouent, selon lui, un rôle crucial dans l’écosystème des startups. Ceci dit, il note que «ces acteurs font face à des modèles économiques fragiles, en raison de la typologie des différentes structures impliquée».
D’une part, il y a des structures publiques qui bénéficient de subventions pour fonctionner, ce qui n’est pas le cas des structures privées qui doivent faire face à des coûts importants. D’autre part, il y a également un manque de soutien de l’État pour ces structures privées, qui sont pourtant essentielles pour le développement et l’accompagnement des startups.
En effet, ces structures sont confrontées à des problèmes de collaboration et chacune travaille dans son coin sans dynamique collective. En outre, le financement est souvent destiné à la startup elle-même, et non à l’accompagnateur, ce qui met en difficulté ce dernier dans la recherche d’un modèle économique viable. Dans l’ensemble, Zanati Serghini souligne l’importance des acteurs impliqués dans l’écosystème des startups et la nécessité de soutenir ces acteurs, en particulier ceux qui sont privés et qui font face à des coûts importants. Il appelle également à une meilleure collaboration entre les différents acteurs de l’écosystème pour favoriser une dynamique collective. Le financement de l’accélération, un enjeu pour les startups Le directeur général de Tamwilcom n’a pas manqué de mettre l’accent sur les difficultés rencontrées par l’écosystème des startups au Maroc, en matière de financement de l’accélération.
En effet, les fonds d’investissement étaient sollicités pour réaliser des deals à faible montant, ce qui s’avérait difficile pour eux en raison de leurs charges et de leurs coûts. Cela a conduit à un manque de financement, qui a été comblé par l’émergence de nouveaux acteurs tels que 212 Founders ou l’UM6P. Cependant, selon Hicham Zanati Serghini, il est urgent de développer davantage d’accélérateurs au Maroc pour aider à combler ce manque et favoriser l’émergence de startups.
En outre, il souligne que le terme « incubateur » recouvre des réalités différentes et que les acteurs impliqués dans l’écosystème des startups ont une variété de rôles et de positionnements.
Enfin, il estime que les retours d’expérience permettent aujourd’hui d’avoir une approche plus fine et précise sur le rôle de chaque acteur, ce qui peut aider à faire émerger des startups au Maroc. Dans l’ensemble, Zanati Serghini met en évidence l’importance du financement de l’accélération et de la nécessité de développer un écosystème de startups solide et bien structuré pour favoriser l’innovation et la croissance économique.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO


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