Economie

Crédit à la consommation: les banques pourraient refermer le robinet

Le ratio «dette des ménages/PIB» est ressorti à 30% en 2021 et le taux d’endettement moyen s’est établi à 31% selon l’étude annuelle de Bank Al-Maghrib. Selon les profils, il existe de la marge en matière d’endettement. Ce qui pourrait être une bonne nouvelle pour la croissance si les ménages activaient un peu plus ce levier. Mais si les taux d’intérêt demeurent à des niveaux relativement attractifs, cela n’est pas suffisant pour les inciter à pousser la porte des banques. En effet, la conjoncture a significativement altéré leur confiance en l’avenir.

386 MMDH ! L’endettement des ménages a retrouvé son rythme de progression post-covid dans le sillage d’un rebond tonique de la consommation et de l’investissement en 2021. L’encours représente 30% du PIB, un niveau proche de celui de plusieurs économies émergentes mais largement inférieur à celui observé dans les pays développés. Une hausse de l’endettement est susceptible de stimuler la croissance, la consommation des ménages, qui pèse près de 60% du PIB, étant l’un de ses moteurs. Si les taux d’intérêt demeurent à des niveaux relativement attractifs, cela ne suffit pas à pousser la porte des banques. La conjoncture a significativement altéré la confiance des ménages dans l’avenir. Face à l’accélération de l’inflation, leur moral a pris un énorme coup. L’indice de confiance, mesuré par le HCP, a chuté à 50,1 points au deuxième trimestre, un plus bas historique. Les craintes liées au chômage restent élevées.

Par ailleurs, si le SMIG sera revalorisé de 5% en septembre prochain, il est bien plus difficile de décrocher des hausses de salaires par ailleurs. Pratiquement la moitié des ménages empruntent ou puisent dans leur épargne pour maintenir leur niveau de consommation. Cependant, les capacités d’emprunt ne sont pas illimitées et les banques risquent de resserrer le robinet si la sinistralité des portefeuilles se dégrade trop rapidement.

Taux d’endettement moyen de 30%
En moyenne, les ménages consacrent près d’un tiers de leur revenu, plus exactement 31%, au remboursement des crédits bancaires (sur la base d’un échantillon de 400.000 dossiers analysés par Bank Al-Maghrib dans son étude annuelle sur l’endettement des ménages). Plus du quart de l’échantillon affiche un taux d’endettement supérieur à 40%. Les professionnels considèrent qu’une charge de dette (crédits habitat+consommation) de  50% constitue un niveau optimal.


Pour quelqu’un qui n’est pas encore propriétaire, ce taux ne devrait pas dépasser le tiers des revenus. Le taux d’endettement moyen varie sensiblement en fonction des profils et du niveau de revenu. Il s’établit à 27,4% chez les salariés contre 36,6% chez les fonctionnaires. Dans les professions libérales et chez les retraités, il ressort à, respectivement, 26% et 28,9%. En moyenne, le crédit absorbe environ le tiers des revenus des personnes émargeant au-delà de  4 000 DH. Pour les salaires de moins de 4.000 DH, la charge de la dette représente 28%. Selon les profils, il existe donc de la marge en matière d’endettement.

Légère accélération de la croissance du crédit à la consommation
L’encours du crédit à la consommation, distribué par les banques, s’est établi à 57 MMDH à fin juin en hausse de 3,2% sur un an. Le rythme de progression s’est légèrement accéléré au cours du deuxième trimestre (3% contre 2,5% au cours des trois premiers mois de l’année). En revanche, c’est le scénario inverse du côté du crédit à l’habitat.

La croissance de l’encours est passée de 4,3% en début d’année à 2,9% en moyenne (entre avril et juin). À fin juin, les impayés des ménages, dans les bilans des banques, ont augmenté de 7,8% sur un an et de 3,1% sur six mois à 31,2 MMDH. L’année dernière, l’encours s’est accru de 8% à 30 MMDH après une hausse de 19% une année auparavant. Le taux de risque s’est dégradé de 0,4 point à 9,8%. Le taux de couverture des créances en souffrance par des provisions s’est établi à 57%, un niveau stable par rapport à 2020. Du côté des sociétés de crédit à la consommation, l’encours des impayés a atteint près de 9 MMDH en 2021 après une hausse de 15%. Ce niveau induit un taux de risque en hausse de 0,8 point à 13,6%. Chez les sociétés de financement, le taux de couverture des impayés s’élève à 73%.

La hausse de la consommation des ménages se limite à 1,8% au 2e trimestre

Au deuxième trimestre, les dépenses des ménages n’ont augmenté que de 1,8% après 1,1% au premier trimestre. Le surplus de consommation a été alimenté par une hausse du flux des crédits à la consommation, une réduction de l’épargne et une bonne tenue des transferts des MRE. «Il aurait profité, en grande partie, aux dépenses de services, notamment celles de santé et de communication, alors que celles consacrées aux produits manufacturés, notamment importés, auraient sensiblement reculé», note le HCP qui anticipe une évolution toujours modérée des dépenses des ménages au cours des prochains mois.

F.Fa / (extrait Les Inspirations ÉCO)

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