Culture

Festival du film de Marrakech: où est le Maroc? Où est l’Afrique?

Pour sa seizième édition, le festival du film met à l’honneur le cinéma russe. La compétition officielle proposera des films venus de tous les continents. Le Maroc y reste toujours trop peu représenté.

Par Olivier Rachet

Présidé par le cinéaste hongrois Béla Tarr, Ours d’argent au festival de Berlin, en 2011, pour son film Le Cheval de Turin, cette nouvelle édition continue de s’adresser à un public passionné de cinéma. Quatorze films sont en compétition et concourent pour l’obtention de l’Etoile d’Or. Le cinéma européen est toujours largement représenté. Plusieurs longs-métrages sont d’ailleurs l’objet de co-productions entre différents pays. Le festival ouvre toujours ses portes aux créations des autres continents. Les spectateurs pourront ainsi découvrir des joyaux du cinéma iranien, taïwanais ou chinois.

En dehors du film réalisé par Oliver Schmitz, Shepherds and Butchers, qui se déroule en Afrique du Sud, à l’époque de l’Apartheid, les films africains brillent par leur absence. Il est étonnant qu’aucun film marocain n’ait ainsi été sélectionné. Les Journées cinématographiques de Carthage qui ont eu lieu, en Tunisie, du 28 octobre au 5 novembre dernier, ont mis à l’honneur des cinéastes sénégalais, syriens, tunisiens ou égyptiens. Le Maroc était, entre autres, représenté par le film décapant du plus prometteur des réalisateurs marocains : Starve your dog d’Hicham Lasri.


Le cinéma russe à l’honneur

Le festival rendra hommage à l’un des cinémas les plus engagés, mais aussi les plus dissidents, de l’histoire. De Sergueï Eisenstein à Pavel Lounguine dont on suivra avec intérêt la Masterclass, en passant par Alexandre Sokourov, Nikita Mikhaïlkov ou Andreï Tarkovski, le cinéma russe est inséparable de l’épopée soviétique et de son déclin. Plusieurs grands classiques seront ainsi projetés, en marge de la compétition.

Une plus grande diversité apparaît, cependant, dans l’annonce des projections hors compétition officielle. On retrouve ainsi les noms de Nassim Abassi qui présentera son dernier film Mon oncle – Aammi, du réalisateur libanais Wissam Charaf avec Min Assamah (Tombé du ciel) ou du réalisateur franco-malien Daouda Coulibaly avec un film intitulé Wulu. Une programmation qui reste, dans son ensemble, très prometteuse.

Un festival populaire

La réussite du festival de Marrakech résidera, sans doute encore, dans la volonté de s’adresser au public le plus large possible. Comme chaque année, les films sélectionnés pour la compétition officielle seront visibles, en dehors du Palais des Congrès, au cinéma Le Colisée. Chaque soir, une projection en plein air sera proposée sur la place Jamaa el Fna. On pourra ainsi revoir des chefs-d’œuvre tels que Robocop de Paul Verhoeven auquel un hommage plus officiel sera aussi rendu, La Planète des singes : l’affrontement de Matt Reeves ou Subway de Luc Besson avec l’une des comédiennes Françaises les plus secrètes et talentueuses : Isabelle Adjani qui se verra remettre un trophée d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Du 4 au 10 décembre, les cinéphiles Marocains pourront ainsi profiter d’une programmation plutôt très alléchante. On regrettera, malgré tout, la disparition du Prix Cinécoles qui récompensait jusqu’à présent le court-métrage d’un étudiant en école de cinéma au Maroc. Réda Jai avait été récompensé l’an passé pour La fille qui venait de nulle part, après une projection de courts-métrages des plus intéressante. Là encore, le Festival international du film gagnerait à mettre davantage en valeur une production cinématographique locale souvent prometteuse. L’avenir du cinéma marocain devrait aussi se jouer à Marrakech.

O.R.

 

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