Sport

Affaire Hakimi : le Club des Avocats au Maroc s’inquiète de «graves dérives» dans la procédure judiciaire en France

Accusé de viol par une jeune femme en France, le footballeur marocain Achraf Hakimi est sous la menace d’un renvoi devant la cour criminelle. Face à cette perspective, le Club des Avocats au Maroc dénonce publiquement des « irrégularités graves » dans le traitement du dossier, évoquant une atteinte aux droits fondamentaux et une justice influencée par la pression médiatique.

Le dossier judiciaire, ouvert en février 2023, concerne une plainte pour viol formulée par une jeune femme de 24 ans. La rencontre avec le joueur du Paris Saint-Germain aurait été initiée via les réseaux sociaux avant une visite au domicile de ce dernier à Boulogne-Billancourt. La plaignante affirme avoir été victime d’un acte sexuel non consenti, ce que Hakimi dément catégoriquement, assurant avoir été piégé.

Après plus de deux ans d’instruction, le parquet de Nanterre a requis en juillet dernier son renvoi devant la cour criminelle. La décision finale revient désormais au juge d’instruction. En parallèle, le Club des Avocats au Maroc dénonce une série d’irrégularités susceptibles, selon lui, d’entraver la régularité du procès.

Procédure jugée « inhabituelle » et défaillances pointées

Me Mourad Elajouti, président de l’organisation, évoque un « déclenchement procédural anormal », soulignant l’absence de dépôt de plainte formel, de certificat médical ou de constatation médico-légale. Selon lui, le dossier repose uniquement sur une déclaration non vérifiée, dans un climat de forte pression médiatique.

Il critique également la manière dont les principes de base de la justice notamment la présomption d’innocence, l’objectivité de l’enquête et la célérité de la procédure auraient été mis à mal. Le Club évoque notamment des violations des garanties prévues par la Convention européenne des droits de l’homme.

Un manque d’éléments probants ?

L’organisation s’alarme également de l’absence d’éléments matériels et d’expertises solides. Aucun témoin direct, aucune analyse psychologique ou médicale, et des échanges numériques jugés ambigus : la défense estime que le dossier manque de consistance. Elle s’appuie sur une jurisprudence française selon laquelle une simple déclaration de la plaignante ne peut suffire à justifier un renvoi devant une cour criminelle.

Pression médiatique et atteinte à la présomption d’innocence

Autre sujet de préoccupation : l’impact médiatique de l’affaire. Selon le Club, l’exposition massive de l’affaire dans la presse a pu orienter l’opinion publique avant même que la justice ne tranche. Il rappelle que toute insinuation de culpabilité avant une décision judiciaire constitue une atteinte à la présomption d’innocence, citant à l’appui le Code civil français et des décisions de la Cour européenne des droits de l’homme.

Lenteur de la procédure et oubli des éléments à décharge

Le Club souligne aussi la longueur excessive de l’instruction. Deux ans et demi entre la mise en examen et le réquisitoire final, un délai qu’il juge incompatible avec les exigences européennes en matière de justice rapide et équitable.

Enfin, des éléments en faveur d’Hakimi notamment certains échanges qui suggéreraient des intentions pécuniaires ou des contradictions dans le récit de la plaignante n’auraient pas été traités avec l’attention requise, déplore l’organisation.

Mise en place d’un observatoire indépendant

Face à cette situation, le Club des Avocats au Maroc annonce la création d’une commission indépendante chargée de suivre le déroulement de l’affaire. Son rôle sera d’assurer un suivi régulier de la procédure, de garantir le respect des droits de la défense et de veiller à la conformité du procès avec les standards juridiques, aussi bien marocains qu’internationaux.

En attendant la décision du juge d’instruction, Achraf Hakimi maintient sa position et continue de proclamer son innocence. Son entourage juridique, de son côté, se veut confiant quant à l’issue de l’affaire.


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