Culture

L’artiste Ilham Laraki Omari participe au salon d’automne de Paris 2022

L’artiste peintre marocaine Ilham LARAKI OMARI participe pour la 10ème année au salon d’automne de Paris 2022. Cette année, le salon d’automne rompt avec ses habitudes d’exposer ses artistes sur l’esplanade des champs Élysées, il se tiendra sous les verrières de la Grande Halle de La Villette, du 20 au 23 octobre 2022.

Construite durant les années 1865 -1867, par l’architecte Jules de Mérindol assisté de Louis-Adolphe Janvier et inscrite aux monuments historiques en 1979, la Grande Halle est devenue un élément principal du site en accueillant des manifestations culturelles et des salons.

La Villette est le plus grand parc et l’espace culturel le plus important de Paris, on y trouve la Philharmonie, le Conservatoire National de Danse et Musique, le Théâtre Paris-Villette, le Zénith, la Cité des Sciences… c’est dans ce site exceptionnel que se tiendra alors la 119ème édition de ce salon d’automne de Paris.

L’artiste peintre Ilham Laraki Omari exposera « Marée d’un temps », une peinture à l’huile sur toile, épurée, avec un effet aérien qui s’élève en haut de la toile, tout en soulignant en bas de l’œuvre la frénésie et l’exaltation du temps que vit chaque individu. Les rythmes effrénés et entassés des horloges s’évaporent avec une aiguille lumineuse blanche qui tourne dans le sens contraire, un mécanisme est placé pour que l’aiguille installée sur la toile fonctionne.

Pourquoi rester fidèle à ce salon depuis dix ans, et quelle est cette relation intime que tisse l’artiste Ilham Laraki Omari avec le temps, en nous dévoilant des peintures avec des installations d’aiguilles tournant dans le sens contraire, des fils tissés en mouvement perpétuel, des sculptures et des installations à citer le sablier, la roue,..

En effet, en 2013, l’artiste travaillait une série nommée Incandescence, une série d’œuvres avec une palette chaude, voire volcanique. Cette période a été particulière pour l’artiste qui passait du figuratif à un abstraitqui ne laisse pas indifférent, elle reçoit des encouragements mais aussi plusieurs critiques, des désaccords et reproches de « peindre du feu », l’artiste parlait cependant de lumière, de gestation et de genèse. C’est une des œuvres de cette série qui a été sélectionné cette année au salon d’automne, une reconnaissance précieuse pour l’artiste.

Depuis elle y est sélectionnée et y participe les années qui suivent.
En 2017, l’artiste est honorée par le titre de membre « Sociétaire du Salon d’automne », une décision prise par le conseil d’administration du salon en récompense de la haute qualité de la production artistique.
Le temps, ce thème a débuté discrètement avec Incandescence, pour prendre une place impressionnante dans le cursus artistique d’Ilham Laraki Omari. Ce travail a interpelé plusieurs critiques d’art et chercheurs :

« Approcher l’œuvre de Ilham Laraki Omari requiert l’effort d’arrêter le temps. Pourquoi ?

Parce que les œuvres Ilham Laraki Omari sont à rebours du temps et de l’espace présents.

Ilham Laraki Omari reçoit des visions à l’aube où se manifestent avec une

précision totale des mots, des images et des mouvements en relation avec le temps qui passe. Des visions qui dans un élan transcendant, semblent enjoindre l’artiste à déconstruire le temps.

Comment traduire l’invisible, le non manifesté ?

Seul l’art est capable de transfigurer la vision immatérielle en projection matérielle. »

Ghitha TRIKI
Responsable du Pôle Art & Culture Fondation Attijariwafa bank

« L’artiste, aventurier de l’irraisonnable, se jette dans le vertige de l’insaisissable. La complexité́ mouvante du temps, mystérieuse, mystique, dépasse ses fragmentations répétitives, ses quantifications limitatives, ses modélisations falsificatrices. L’œuvre d’Ilham exprime le temps organique dans ses manifestations fluctuantes et ses métamorphoses évolutives. La mémoire du futur, perçue dans sa plénitude subjective, fusionne le passé, le présent et l’avenir, une durée irréductible à « la mesure du mouvement, selon l’avant et l’après » (Aristote)… L’art, depuisses origines, interroge le temps. « Trois mille six cents fois par heure, la seconde chuchote : souviens-toi » (Charles Baudelaire). Les sculptures etles peintures d’Ilham traquent le temps dans ses intermédiations machiniques et ses pigmentations iconiques… »

Mustapha Saha
Sociologue et écrivain

« Dans ses œuvres récentes, où elle mixe de plus en plus moderne et contemporain, l’artiste a interrogé́ à l’extrême la question du temps. Elle intègre dans des toiles des systèmes de montre, dépourvus de chiffres, avec cadran et aiguilles mobiles… après en avoir modifié́ le fonctionnement mécanique. Les aiguilles tournent dans le sens inverse… de droite à gauche… ! Là non plus la mesure du temps n’est guère possible ! Ceci n’est pas une montre… ! »

Azdine Idrissi Hachimi
Artiste peintre et chercheur

« Le temps, Ilham Laraki Omari le questionne et le met en scène à travers des installations d’une force fulgurante, qui secouent dans la chair. L’artiste invite ainsi le spectateur à interagir avec l’œuvre, notamment en actionnant la manivelle d’un sablier dont les sables se déversent brusquement, d’un seul coup. Renversez le sablier : le temps s’écroule sous vos yeux. Et vous ne manquerez pas de tressaillir à cette échappée vive. Nous ne ressortons pas indemnes de cette expérience qui nous renvoie à une irrémédiable impuissance, celle de l’éphémère, de notre finitude, celle du corps pris dans une trame impossible. Irrémédiable ? Peut-être pas tout à fait. Car, cette évanescence existentielle, l’artiste la retraduit force et beauté dans de fascinantes mises en scène. Suivez le mouvement de ces rouages tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et mimant comme un vertige soufi : vous sentirez sûrementnaître en vous, prendre place en vous, cette lumière qui en surgit. Lumièrequi jaillit d’une quête à contre-courant, à l’envers du cours du temps. »

Bouthaina Azami
Écrivaine et artiste peintre.

« La peinture de Ilham Laraki Omari, se présente comme quelque chose d’aussi fin et d’aussi fragile qu’une flamme exposée aux vents intérieurs, sa peinture est l’expression d’une rythmique émotionnelle dynamisée par le questionnement des dualités constitutives de l’être. L’élan spirituel traverse chaque toile dans un élan de sublimation. Il y a dans son émerveillement une innocence de l’enfant qui habite son geste et qui irradie ses toiles d’une lumière qui nous subjugue et nous transporte. »

L. Bougdal
Docteur en littérature francophone ;
Auteur du livre « Femmes artistes marocaines contemporaines »

« J’écris ce témoignage avec fascination et je peux dire, sans détour, que la peinture comme la sculpture d’Ilham me bouleversent par la nature de la quête qui mobilise et dope l’artiste.
C’est une quête spirituelle faite d’adoration, de dévotion, de célébration du souffle divin qui a insufflé la vie au cœur de l’infiniment petit et de l’infiniment grand.

L’artiste prend des risques et s’ingénue à créer d’incroyables représentations du temps allant jusqu’à nous offrir un modèle de montre inouï dont les aiguilles vont en sens inverse du mouvement normal !
Elle nous invite aussi à renverser le grand sablier qu’elle a conçu pour nous mettre face à la fulgurance avec laquelle le temps s’écoule et nous renvoie à notre condition de mortels.

Ilham disait d’ailleurs qu’elle trouve dans sa passion de la peinture une consolation. Consolation face à l’impermanence des êtres et des choses que l’art peut aider à surmonter, à sublimer.
Oui nous sommes mortels et la vie est une succession de vagues. La première nous expulse du ventre de notre mère, la dernière nous ramène au ventre de la terre. Entre les deux, il nous est accordé un temps plus ou moins long pour apprendre à rire et à danser avec les autres vagues qui ne font que passer … comme nous. Ilham a appris à danser avec les vagues du temps et elle le fait avec beaucoup d’intuition, d’illumination, une maitrise du geste et de la couleur pour capter l’énergie à sa source et nous l’offrir généreusement en partage.

Elle nous invite à entrer dans la danse, librement, et à goûter la magie de l’immatériel et de l’insaisissable. »
Souad Filal
Psychosociologue et écrivaine.

Quant à l’artiste, elle avoue : « Le temps, je ne saurai en parler qu’à travers mes œuvres ; au moment où il faut placer des mots pour le cerner,il n’y est plus. ». Elle nous confie que ce thème puise son inspiration dans sa spiritualité, sa profonde gratitude divine et son dévouement envers l’unique créateur, ce qui nourrit un instinct aiguisé et invite à de profondes réflexions.


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