Chroniques

Radicalisation: il est encore temps !

ahmed ghayat

Par Ahmed Ghayat

Attentat après attentat, attaque après attaque, fusillade après fusillade, les noms des victimes innocentes deviennent des listes sans fin ; les larmes s’entremêlent ; l’émotion, la compassion, la colère se banalisent…

Les politiques, impuissants, en sont réduits à la surenchère et les médias, les chaînes de (dés)information en particulier, ne cessent de rajouter à l’horreur, à la rumeur, à l’amalgame… Que dire des «spécialistes» ?


Et si tout le monde faisait fausse route ? Si le problème n’était pas la religion ? La majorité des terroristes sont jeunes, non pratiquants et n’ont de l’islam qu’une connaissance très approximative, ce qui ne veut pas dire que les «cerveaux», ceux qui transforment ces jeunes en chair à canon n’utilisent pas, eux, la religion pour les embrigader…

Le concept de «radicalisation récente», de «radicalisation rapide», invoqué depuis l’attentat de Nice, paraît ridicule ainsi énoncé et pourtant… et pourtant, si l’on allait au-delà des mots, peut-être y trouverait-on une réelle piste à explorer: ces jeunes sombrent effectivement dans la violence assassine en quelques jours. Pourquoi ?Comment ? Ce sont les vraies questions à se poser.

Mon expérience de terrain me montre que beaucoup de jeunes, y compris «nos» jeunes, sont en manque de quelque chose, sont en mal-vie, n’ont plus l’envie de vie. Saïd Taghmaoui, célèbre et talentueux acteur franco-marocain a dit cette phrase terrible et tellement juste : «Dans les banlieues, nous avons tout essayé, tout, sauf une chose : l’amour !»

Ces jeunes, en déshérence d’amour, n’ont plus qu’une personne pour les aimer : leur mère ! Ce n’est pas innocent si l’un des premiers objectifs des «recruteurs» consiste à couper le cordon ombilical qui lie ces jeunes à leur maman, à leur famille.

Or les jeunes qui «basculent» ont ce trait commun d’être tous en situation de détresse «d’amour» importante. Ils ne parviennent plus à se projeter dans une perspective de vie, ils s’enferment dans une spirale de mort…C’est là que les «embrigadeurs» n’ont plus qu’à les cueillir, en les prenant en considération, en les aimant (!) et en leur proposant non seulement de réussir leur mort, mais aussi de vivre une vie meilleure «ailleurs», dans l’au-delà donc !

Les groupes terroristes seraient-ils plus capables que nous, que la société, d’entourer ces jeunes, de les encadrer, de les «aimer» ou bien est-ce nous qui avons oublié nos jeunes et les avons abandonnés face au vide ? Un vide comblé par ces «falsificateurs de l’amour» que sont les semeurs de haine… Il est encore temps !

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