Chroniques

Henri Michel, « le meilleur entraîneur que le Maroc ait jamais eu »

Par Larbi Alaoui

Son nom restera à jamais inscrit en lettres d’or dans les annales du ballon rond marocain! Henri Michel qui vient de nous quitter, à l’âge de 70 ans, dans un hôpital parisien, des suites d’une longue et incurable maladie, aura marqué de son empreinte le football national, aussi bien au niveau des clubs qu’à celui de notre onze national.

Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir entendu parler de ce grand monsieur du football nantais et marocain, une période sportive faste que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître, un rappel ne serait pas de trop.

Et le dernier et triste souvenir reste, sans conteste, la grande déception et l’immense amertume de tout un peuple lors de la Coupe du monde 1998, en France. Alors que la qualification pour les huitièmes de finales était dans la poche, à 100% acquise, après un cinglant 3-0 infligé par les Lions de l’Atlas à l’Ecosse, la Seleção Brasileira de Futebol en a décidé autrement en concédant une surprenante et honteuse défaite face à la Norvège. Un véritable coup de massue pour le sélectionneur Henri Michel et pour ses Lions de l’Atlas dont certains n’avaient pu retenir leurs chaudes larmes d’hommes et de joueurs trahis, par un coup assassin carioca, à la fin du match Maroc-Ecosse, et avaient pleuré comme des mômes sur le terrain!

Vingt ans après, personne ne peut encore avaler cette injustice, l’une parmi d’autres dont le football national a été victime, par la « grâce » (le coup de grâce traître, plutôt) d’équipes adverses, d’arbitres partiaux ou d’instances de la FIFA. Mais ce qui est important, ce sont les belles prouesses et autres performances qu’avait accomplies Henri Michel, qui avait entre-temps obtenu, à juste titre, la nationalité marocaine, aussi bien à la tête du onze national qu’en tant que coach des Verts du Raja de Casablanca.

L’auteur de ses lignes retient également les qualités humaines intrinsèques de Henri Michel qui, pour Hervé Renard, l’actuel sélectionneur national ayant su, avec l’art et la manière, conduire les Lions de l’Atlas au Mondial russe, demeure « le meilleur entraîneur que le Maroc ait jamais eu ». Ces qualités d’homme modeste et avenant, ouvert d’esprit, modeste, je me les remémore avec tristesse, nostalgie et fierté quand le défunt venait, plusieurs fois par semaine, déguster les succulentes brochettes de Feu Moreno au Club de pétanque et sports de boules du Stade marocain,de la capitale. Ou encore au Club de tennis voisin du même Stade marocain où notre Younès El Aynaoui avait échangé ses premières balles et revers.

Et ici et là, tous les membres des deux clubs du Stade marocain ne sont pas près d’oublier la disponibilité de l’homme qui vient de nous quitter, son sourire irrésistible et ses bons mots.

Repose en paix, cher Henri Michel! Vous devez sûrement avoir été d’office désigné comme sélectionneur d’une équipe céleste là-haut dès votre arrivée, avec Allal, Hazzaz, Dolmy, Moulay Driss, Belmahjoub, Bamouss, Abdelkader, Moulay Lahcen, Larbi Ben ‘M’barek, Dolmy, Zaz,Pitchou, entre autres footballeurs talentueux que vous venez de rejoindre.

Que Dieu vous ait en Sa sainte miséricorde, cher coach, Henri Michel! Merci infiniment pour les bons et loyaux services sportifs que vous aviez rendus, avec un dévouement infini,à votre seconde patrie, le Maroc, et à son football!
« Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons ».

L.A.


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