Benkirane parle (indirectement) de l’affaire des terrains

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La campagne électorale a bel et bien commencé, même si la loi ne la prévoit que quinze jours avant la date du vote. Chacun y va par ses promesses. Le chef du gouvernement ne déroge pas à la règle.

Profitant d’un colloque sur l’aménagement du territoire, organisé sous la houlette du ministre Driss Merroun, Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement, a fait une déclaration fracassante.

Cédant à la tentation de mener sa campagne électorale prématurée, il a avancé une promesse surprenante. En effet, il a surpris l’assistance en disant que s’il était reconduit à la tête du gouvernement après le 7 octobre, il ferait en sorte d’appliquer des mesures jusqu’ici inédites.

S’écartant même du thème du colloque, il s’est exprimé indirectement sur l’affaire des terrains domaniaux cédés aux hauts commis de l’Etat. Il a notamment exhorté le ministre de l’habitat à se pencher sur un programme de construction de logements de 12 m2 au profit des sans domicile fixe et autres laissés pour compte de la société.

Pour lui l’Etat ne doit pas s’occuper uniquement des nantis, mais doit se tourner également vers les démunis. Comment, dit-il, un jeune qui ne touche que 3000 dirhams peut un jour rêver de se marier et de se loger décemment ?

Quelles mesures inédites va-t-il appliquer ? Benkirane a préféré faire durer le suspense.

Selon des témoins ayant pris part à ce colloque, sa promesse a suscité les interrogations de l’assistance qui n’a pas compris son opportunité.

A rappeler que lors de l’éclatement de l’affaire des terrains et de la diffusion du communiqué commun des ministres de l’intérieur et de l’économie et des finances, Benkirane a ordonné à ses partisans de ne pas répondre et lui-même n’a pas voulu la commenter.

T.J.