Hijama au Maroc: les explications d’une kiné

Par LeSiteinfo avec MAP

La « Hijama » est une méthode thérapeutique très utilisée dans la médecine prophétique, en vue de soigner de nombreux maux et douleurs. Appelée aussi « cupping therapy » ou extraction par ventouses (incisiothérapie), cette pratique ancestrale a évolué d’une manière accrue ces derniers temps.

A cet égard, Israe Lemfadli, spécialiste en kinésithérapie de sport à l’École des Sciences Paramédicales Appliquées (ESPA) à Rabat, a accordé un entretien à la MAP.

1- Que pouvez-vous nous dire sur le contexte de la pratique de la Hijama ? Qu’en est-il du cas du Maroc ?

D’emblée, il faut mentionner que cette thérapie très ancienne était pratiquée principalement dans les souks par les « Hajjams » (coiffeurs). Aujourd’hui, elle est devenue une pratique médicinale effectuée par des médecins et des kinésithérapeutes et compte de plus en plus d’adeptes.

Il existe plusieurs types de Hijama : sèche (à sec) quand l’opération est réalisée sans incision, humide (saignante), glissante et la Hijama à infusion.

Le contexte d’utilisation de cette pratique peut varier entre des motivations d’ordre religieux et médical, mais les deux convergent, in fine, vers le même résultat à savoir le soulagement des douleurs des patients, à travers l’extraction du sang « mauvais » en utilisant des ventouses stériles.

Au Maroc, cela diffère d’un patient à un autre. Il y a ceux qui viennent découvrir les bienfaits de cette pratique en général, ceux qui y recourent pour de simples raisons religieuses et une autre catégorie de patients qui s’y adonne pour le traitement d’un malaise ou d’une douleur bien spécifique.

2- Quels sont les avantages et les bienfaits de la Hijama ?

Cette pratique médicinale traditionnelle est une sorte de thérapie qui peut guérir certaines maladies dont l’asthme, le diabète et l’acné. En effet, les bienfaits de cette médecine alternative sont nombreux. On pourrait citer, entre autres, le renforcement du système immunitaire, la stimulation de la circulation sanguine, l’élimination des toxines dues à la prise de médicaments, la purification du sang et la détoxification du corps.

Elle permet aussi de nettoyer les veines lymphatiques en ce sens qu’elle aide à nettoyer le sang des différents éléments dont l’accumulation est toxique, comme les cellules mortes ou abîmées.

Elle peut être même un moyen de lutte contre certaines douleurs insoutenables, un outil de rééquilibrage des taux d’hormones puisqu’elle permet de les réguler en stimulant les glandes endocrines, outre sa contribution à diminuer l’hypertension artérielle et le taux de glycémie dans le sang.

Par ailleurs, la Hijama peut soulager plusieurs douleurs, du fait qu’elle permet la sécrétion d’endorphine de façon significative, constatée chez beaucoup de patients.

Elle favorise également la détente et réduit le stress. Quand elle est pratiquée sur certains points du corps, le patient s’endort profondément pendant l’opération ou après. A son réveil, il ressent une grande différence à même de retrouver son dynamisme.

3- Pensez-vous que la Hijama peut avoir des effets secondaires ou représenter des risques pour la santé du patient ?

Je n’utiliserai pas l’expression « effet secondaire », mais il convient toutefois de souligner que la Hijama ne peut être effectuée sur certains patients, notamment les femmes enceintes, les enfants, les personnes faibles et âgées et celles sous traitement anticoagulant, cardiaques, porteuses d’un appareil cardiaque ou celles ayant subi une opération chirurgicale.

La Hijama ne peut apporter que des bienfaits au corps humain, mais il faut faire montre d’une grande vigilance par rapport au choix du lieu d’application, sans oublier la stérilisation du matériel utilisé.

Il est à noter que cette technique a été reconnue comme thérapie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour plusieurs maladies.

En revanche, il faut veiller à l’encadrement de la pratique de cette technique de soin traditionnelle afin de protéger les citoyens des « charlatans ». C’est de là que vient aujourd’hui le grand risque : ils n’ont aucune connaissance dans le domaine de la médecine et peuvent commettre des erreurs irréparables et mettre la vie des patients en danger.

S.L. (avec MAP)