Du matériel chirurgical « oublié » dans l’utérus d’une femme pendant 15 ans

C’est une histoire assez particulière, marquée par une expérience douloureuse et des années de souffrance pour Nadia, originaire d’Agadir. En effet, cette dame a découvert la présence depuis quinze ans d’ustensiles chirurgicaux dans son utérus, c’est-à-dire depuis qu’elle a accouché de sa fille, en 2000.

Dans une déclaration accordée à nos confrères de Hespress, la victime raconte les détails de son calvaire. Âgée de 43 ans et mère d’une fille de 16 ans, Nadia a donné naissance par césarienne à son bébé, le 13 novembre 2000, à l’hôpital Hassan II d’Agadir.

Alors qu’elle s’était séparée de son mari pendant sa grossesse, Nadia a vécu après l’accouchement des semaines de calvaire à cause de l’intensification des douleurs. Elle a même dû utiliser une chaise roulante au vu de son incapacité à se déplacer, qu’elle imputait à des complications post-chirurgicales. Ces douleurs ont duré deux ans et demi et commençaient à diminuer progressivement, selon la victime.

Mais, en 2016, un jour a changé le cours de sa vie. Après avoir appris qu’elle était atteinte d’un cancer de l’utérus, Nadia a eu la désagréable surprise de découvrir, à l’issue d’une visite médicale, la présence dans son utérus de matériel médical d’une dimension allant jusqu’à 4,5 cm.

Le choc a été tel qu’elle est entrée dans un état dépressif grave. Par conséquent, Nadia a décidé de poursuivre en justice les responsables et de porter plainte contre l’hôpital où elle avait accouché. Le juge a ordonné une expertise médicale dont les conclusions contredisent totalement les constatations du médecin qui avait révélé l’erreur.

En effet, selon le rapport de cette expertise, « les dommages physiques de l’opération sont dus à un déséquilibre hormonal et non à la présence du matériel médical », ce qui a poussé Nadia à demander une contre-expertise, vendredi 14 octobre 2016.

Selon elle, le médecin qui a rédigé ce rapport est un ami du chirurgien responsable de l’erreur médicale.
« Le rapport médical a ignoré l’aspect psychologique et le préjudice moral causé à la victime par une erreur médicale qui a duré 15 ans », a déclaré l’avocat de Nadia qui demande à l’Etat et aux responsables un dédommagement financier et moral conséquent. Un calvaire inachevé que raconte avec amertume la victime en espérant que justice lui soit rendue.

Z. A.

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