Décidément, on aura tout vu, tout entendu par les temps maussades et incultes qui courent! La mascarade de « Ma routine quotidienne » où des youteubeuses rivalisent d’ardeur à se montrer en train d’effectuer des tâches ménagères, avec des poses suggestives et sexy, ou à mettre, en se tortillant les fesses, un jean serré pour récolter le maximum de » like » et de gagner de l’argent sonnant et trébuchant, en est une preuve dégradante mais fructueuse.
Une autre mascarade va être abritée par la capitale du Détroit. Il s’agit d’un concours auquel participeront trente femmes de différentes villes du Royaume, selon le site »alyoum24″. Un concours pour choisir la meilleure cordon bleu? Un concours pour opter pour le meilleur roman féminin de l’année, le meilleur recueil de poésie, ou bien du meilleur discours, soit d’éloquence, soit se rapportant aux violences faites aux femmes?
Que nenni! Il s’agira, ni plus ni moins, de couronner la femme qui poussera le meilleur « you-you » parmi ceux de trente Marocaines! Oui, vous avez bien lu! Sidérant, insolite et ridicule!
Ce concours , organisé pour la première fois au Maroc (quelle « chance inouïe » pour nous autres Marocain!) réunira à Tanger 30 « zaghradates », demain samedi. Et un jury, « spécialisé »(?) dans ce domaine, aura pour mission « culturelle » de choisir le meilleur long cri aigu et modulé poussé par les femmes: le fameux »you-you »!
La gagnante de cet inédit concours sera couronnée « Miss you-you » et recevra une récompense en argent sonnant et trébuchant. Après » Ma routine quotidienne » qui sévit encore et toujours impunément sur la chaîne Youtube, voilà donc le concours du meilleur « you-you »!
Que nous réservera l’année 2020 comme nouvelles initiatives incultes, dégradantes et futiles ? Heureusement que « le ridicule ne tue pas », selon le proverbe hexagonal! Mais ce ridicule fait plus que tuer chez nous, il assassine nos espoirs en des lendemains meilleurs et enterre la culture, la bienséance et les vraies valeurs auxquelles les Marocains aspirent pour les générations futures.
Larbi Alaoui