Le dernier détenu marocain du bagne de Guantanamo, Abdellatif Nacer, devrait rentrer très prochainement au Maroc. Cette rumeur circule depuis quelques jours, malgré l’absence de toute confirmation officielle de l’administration marocaine.
Originaire de Casablanca, Abdellatif Nacer est actuellement âgé de 51 ans et a passé presque plus de 15 ans dans les cellules de l’une des pires prisons du monde. Le prisonnier marocain a vu son destin scellé quand il a été arrêté par les forces de la coalition en Afghanistan. Accompagné de nombreux opposants arabes, il a été transféré au camp de Guantanamo, dans le nord-est de Cuba, en mai 2002.
Un état de santé très critique
D’après des sources proches du prisonnier, son état de santé demeure très critique, ce qui rend son expulsion et son retour au Maroc compliqués et difficiles. Les Etats-Unis ne facilitent pas non plus son retour car ils le classent parmi les «personnes dangereuses» compte tenu de ses relations avec Al-Qaida et les talibans d’Afghanistan.
Abdellatif Nacer est l’un des derniers Marocains à avoir été incarcéré dans le camp de Guantanamo après les attaques terroristes du 11 septembre 2001. Le Maroc fait partie des 52 pays qui ont recueilli les détenus marocains de Guantanamo et les ont transférés dans 13 prisons locales. Le premier d’entre eux, Abdellah Tabarak, est arrivé au Maroc le 1er juillet 2003 et le dernier jusqu’à ce jour à revenir dans le royaume est Younes Chkouri, présenté aux autorités marocaines le 16 septembre dernier.
Le silence de Washington
Malgré le silence de Washington, les médias américains ont déclaré que les autorités ont décidé de relâcher enfin Abdellatif Nacer en expliquant qu’il voulait rentrer chez les siens à Casablanca. Contrairement à son compagnon de cellule Younes Chkouri, Abdellatif Nacer n’a à ce jour reçu aucune offre des pays occidentaux. Chkouri en avait reçu une de la part du gouvernement allemand lui promettant tous ses droits civils, mais il avait refusé et préféré revenir au Maroc.
Actuellement, il ne reste que 78 détenus dans le camp de Guantanamo. La plupart sont des personnes suspectées d’avoir eu des relations directes ou indirectes avec l’attentat terroriste du 11 septembre 2001. Lors de sa campagne présidentielle en 2009, Barack Obama avait promis de fermer le camp en l’espace d’une année. Mais après deux mandats, la décision de la fermeture du site semble loin d’être effective.
S.A.