Un nouveau traitement pour le cancer de la prostate au Maroc

Novembre est le mois de la sensibilisation par excellence. Cette année, l’accent est mis par les professionnels de la santé au Maroc afin d’encourager le dépistage précoce du cancer de la prostate. Pour déceler cette maladie, rien de vraiment compliqué: un simple test sanguin suffit.

Profitant de ce mois de sensibilisation, un acteur de l’industrie pharmaceutique, Astellas, vient d’introduire une toute nouvelle option de traitement destinée aux patients atteints du cancer de la prostate. Ce traitement permet aux médecins de mieux gérer la maladie et aux patients d’avoir une meilleure qualité de vie et de réduire le fardeau de la maladie.

Le cancer de la prostate est le deuxième cancer le plus répandu au sein de la population masculine au Maroc. Le mois de novembre est l’occasion d’encourager davantage les hommes marocains (dont 7% se trouvent dans la tranche d’âge à risque) à adopter une approche proactive face au cancer de la prostate. Selon un rapport sur l’incidence du cancer organisé au niveau de la région de Casablanca, le taux d’incidence du cancer de la prostate a augmenté de 62% entre 2004 et 20071. Et 10 à 20% des patients n’ont été diagnostiqués qu’à un stade trop avancé de la maladie.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait estimé, il y a quelques années de cela, qu’à partir de 2014, le cancer de la prostate pourrait être responsable de 13,2% des 12500 décès liés au cancer au Maroc. Ce chiffre n’est malheureusement aujourd’hui pas très éloigné de la réalité. S’exprimant sur cette maladie, Dr. Saida Loughmari, présidente de la Sociétémarocaine de cancérologie a déclaré: « Les progrès réalisés au niveau des traitements nous permettent désormais de lutter efficacement contre le cancer de la prostate et ce, à travers plusieurs modalités thérapeutiques. C’est une maladie qui est aujourd’hui hautement curable, à condition qu’elle soit détectée tôt. Par conséquent, nous devons sensibiliser davantage les hommes marocains quant à l’importance d’une détection précoce et à la prise de mesures proactives en consultant leur médecin pour un dépistage.  »

En attendant, les pronostics concernant l’évolution de la maladie dans notre région ne sont guère reluisants. Et pour cause, les décès dus au cancer de la prostate dans la zone MENA pourraient augmenter de 28% en 2020, basculant ainsi de 15.422 cas en 2012 à environ 19.681 cas. A l’heure où plusieurs facteurs de risques sont susceptibles de contribuer au déclenchement du cancer de la prostate, l’âge demeure le facteur numéro 1. Le risque augmente en effet chez les hommes au fur et à mesure qu’ils prennent de l’âge. Les hommes âgés de plus de 45 ans et ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate sont les personnes qui présentent le plus de risques. Comparé à d’autres pays arabes tels que l’Arabie Saoudite ou l’Egypte, le Maroc possède une population plus âgée, avec près de 7% de personnes âgées qui ont plus de 55 ans et qui se placent directement dans la tranche d’âge des personnes à risque.

Dr. Hassan Errihani, président de l’Association marocaine de formation et recherche oncologie medicale nous explique que: « Le traitement du cancer métastatique résistant à la castration a connu des progrès significatifs ces dernières années. Des études récentes montrent que les thérapies hormonales de nouvelle génération tels que l’Enzalutamide sont capables de retarder le besoin en chimiothérapie de vingt-huit mois avec une bonne qualité de vie ».

A présent, il existe un nouveau médicament disponible sous ordonnance au Maroc. Il représente une option de traitement alternative pour les hommes atteints d’’un cancer de la prostate métastatique résistant à la castration. Il s’agit de l’Enzalutamide, un ingrédient actif qui cible et bloque la voie de signalisation des récepteurs des androgènes en trois étapes distinctes, freinant ainsi la croissance des cellules prostatiques cancéreuses. Les hommes à qui ce nouveau médicament contre le cancer a été prescrit, ont pu freiner la progression de leur maladie à hauteur de 68%. Ils ont aussi connu une diminution de 23% des risques potentiels de décès des suites du cancer de la prostate.

« Jusqu’à très récemment, la chimiothérapie était la seule option de traitement possible pour les patients souffrant de cancer de la prostate métastatique de résistance à la castration. Nous sommes aujourd’hui fiers d’introduire une toute nouvelle option de traitement pour les patients marocains atteints de cancer de la prostate, mais aussi pour toute la communauté médicale. Chaque année, Astellas consacre pas moins de 16,4% de son chiffre d’affaires à la R&D, dans le but de créer des solutions médicales innovantes destinées à améliorer la vie des patients. Nous continuerons à investir massivement afin de répondre aux différents besoins en nouveaux traitements », n’a pas manqué d’expliquer Khaled Djouamai, directeur régional d’Astellas Maghreb, durant le lancement du nouveau traitement.

Related Post