Culture

Le festival de Marrakech rend hommage à Jillali Ferhati

C’est désormais une tradition. Pour sa 17e édition, le Festival international du film de Marrakech rend hommage à une grande figure du cinéma marocain : Jillali Ferhati. Le cinéaste recevra ainsi l’Étoile d’or du Festival aux côtés de Robert de Niro, de Robin Wright et d’Agnès Varda.

Avec une carrière de plus de 30 ans, jalonnée de prix et de récompenses prestigieuses, aussi bien au Maroc qu’à l’international, Jillali Ferhati fait partie des pères fondateurs du cinéma marocain contemporain, dont il est l’un des piliers. « Je suis très honoré et fier de recevoir cet hommage, qui vient en reconnaissance de mon travail et qui m’est rendu par un grand festival international. Qu’il est rassurant de savoir qu’on existe, et qu’on a une place dans l’industrie cinématographique internationale », affirme Jilali Ferhati.

Né en 1948 à Aït Ouahi près de Khemisset, Jillali Ferhati grandit à Tanger qui l’adopte et qui façonne sa personnalité. Diplômé en Lettres et en Sociologie en France, il se passionne d’abord pour le théâtre avant de passer au cinéma en réalisant son premier long métrage « Brèche dans le mur » en 1977. Sa première œuvre ne passe pas inaperçue lors de « La semaine de la critique » à Cannes.

Le réalisateur marocain revient d’ailleurs sur la croisette en 1982, mais cette fois dans le cadre de « La Quinzaine des réalisateurs » avec son film « Poupées de roseau » qui décroche le Grand Prix du Festival de Valence, le Prix de la mise en scène et le Prix de la meilleure interprétation féminine (Souad Ferhati) au premier Festival national du Film (Maroc). Jillali Ferhati porte les préoccupations et la dynamique de sa société à l’écran avec sobriété et poésie. La Plage des enfants perdus (1991), drame social poignant, émeut critique et public.

Il est sélectionné dans le cadre de la compétition officielle du Festival de Venise et remporte le Grand prix du Festival National du Film au Maroc. A la Biennale du cinéma arabe (Paris – 1992), le film décroche le Grand prix et le prix d’interprétation féminine en plus du Grand prix du cinéma africain de Milan, le Prix du jury au Festival de Namur (Belgique) et le Bronze au Festival de Damas en 1993. Tout en restant fidèle à sa fibre sociale et à sa haute exigence esthétique, Jillali Ferhati ne creuse jamais le même sillon.

En 1995, il signe Chevaux de fortune où il s’attaque à la thématique de l’émigration. Le film obtient le Grand prix du Festival National du Film (Maroc 1995), la Mention spéciale du jury au Festival de Carthage 1996 et le Grand prix au Festival du Cinéma Africain à Milan (1997). Suit le film Tresses en 2000 avec Salima Benmoumen où encore une fois, l’interprétation est remarquable. L’actrice reçoit le Prix de la meilleure interprétation féminine au Festival de Carthage 2000. Le film reçoit le 3e Prix au Festival international de Rabat 2000 et le Prix spécial du jury au Festival méditerranéen de Tétouan 2001. Dans Mémoire en détention en 2004, le réalisateur initie une vague de films qui traitent des sujets de l’histoire contemporaine et de la mémoire.

Le film est accueilli avec enthousiasme aussi bien au Maroc qu’à l’international. Il collectionne les prix et les récompenses: Prix du meilleur scénario au Festival International du Caire (2004), Grand prix au Festival du cinéma Arabe de Rotterdam (2005), Prix de la réalisation au 1 Festival du cinéma maghrébin à Oujda (2005), Grand prix au Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan (2005), Prix Spécial du Jury au Festival international de Rabat (2005), Mention Spéciale du Jury de la jeunesse au festival de Montpellier (2005), Prix Spécial du Jury au Festival National à Tanger 2005, Grand Prix et Prix du meilleur acteur au Festival Panafricana de Rome (2006), Prix du Public au Festival africain de Tarifa (Espagne).

En 2010, son long métrage Dès l’Aube remporte le Prix du scénario au Festival international du film de Dubaï. Secrets d’Oreiller (2013) séduit le jury du Festival National du Film qui lui accorde le Prix du meilleur scénario et celui de la meilleure image. Dans son dernier film Ultime Révolte (2018), Ferhati traite, comme à son habitude, de grands thèmes sociaux avec humanisme et sobriété.

Jilali Ferhati est un habitué du Festival international du film de Marrakech puisqu’avant de recevoir un hommage pour l’ensemble de sa carrière, le cinéaste marocain a fait partie du jury de la 12e édition.


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