Politique

Guerguarat: le polisario joue à un jeu « dangereux » (Géo-politologue français)

En se livrant à des actes de provocation en bloquant le passage de Guerguarat dans une zone placée sous la responsabilité de l’ONU, le polisario joue à un jeu dangereux et sans issue et ne peut que perdre, a souligné le géo-politologue français, Aymeric Chauprade.

Il est manifeste qu’en recourant à de telles manœuvres, le polisario agit en violation complète de toutes les dernières résolutions du Conseil de Sécurité et que son action vise à détruire le cessez-le-feu de 1991, a affirmé l’expert en géopolitique dans un entretien à l’agence MAP.

La dernière résolution du Conseil de sécurité du 30 octobre dernier est très claire en ce sens. Elle concerne notamment, mais pas seulement, le respect du cessez-le-feu et l’arrêt des actes de provocation et de déstabilisation. La résolution épouse la même inquiétude que celle exprimée dans le rapport du Secrétaire général des Nations unies concernant les violations récurrentes de l’Accord militaire et la menace qui pèse sur le cessez-le-feu, a expliqué l’expert français, rappelant que le Secrétaire général de l’ONU avait constaté dans un rapport au Conseil de Sécurité que pas moins de 53 violations étaient le fait du polisario.

D’ailleurs, « en 2018, avec la résolution 2414, le Conseil de sécurité avait demandé au polisario de procéder au retrait immédiat de la zone tampon de Guergarate et de s’abstenir de se livrer à de tels actes déstabilisateurs», a-t-il ajouté.


S’agissant du timing des gesticulations d’un « polisario aux abois», l’expert en géopolitique y voient deux principales raisons. « La première est que le Maroc est en passe de remporter la bataille à l’ONU ».

« Il est évident que le dernier rapport du Secrétaire général constate et comprend la légitimité du point de vue et de l’action du Maroc. Le polisario n’accepte pas cela, et en mauvais joueur, il tente de s’attaquer aux jugements réitérés du Conseil de Sécurité des Nations unies », souligne Chauprade.

« La deuxième raison évidente est que le Maroc est en passe de gagner la bataille diplomatique des reconnaissances de souveraineté », a-t-il étayé.

« Presque tous les pays du monde aujourd’hui reconnaissent la marocanité du Sahara et constatent que le Maroc a réussi, à la fois un réel développement de ses provinces du Sud et une réelle autonomie. La consécration de cette politique constante, nous la voyons ces derniers temps avec la vague d’ouverture de consulats africains et arabes dans les provinces du Sud : Burkina Faso, Guinée Bissau, Guinée équatoriale, Zambie, Comores, Gabon, Sao Tomé-et-Principe, République centrafricaine, Côte-d’Ivoire, Djibouti, Burundi, Guinée, Libéria, Emirats arabes unis… », énumère-t-il.

En résumé, la dynamique est tellement puissante qu’elle affole les dirigeants du polisario, a-t-il ajouté.

Selon lui, face aux provocations du polisario, « le Maroc reste ferme dans ses positions légitimes et il ne peut donc pas laisser dans l’insécurité à la fois sa frontière avec la Mauritanie et ses liens territoriaux avec l’Afrique ».

Dans le même temps, souligne-t-il, « le Maroc a démontré depuis longtemps son sens de la retenue, de la mesure, de la négociation avec les interlocuteurs légitimes comme l’ONU ». « Je suis confiant sur le fait que le Maroc saura comme d’habitude doser sa réponse », juge le géopolitologue français, pour qui le polisario, «cette organisation qui n’a jamais été la voix des Sahraouis mais plutôt l’expression criminelle d’un gang de généraux, s’acharne depuis Alger à bloquer toute réconciliation avec Rabat ».

« Ces gens puisent dans ce conflit d’énormes profits et font ainsi le malheur d’une partie des Sahraouis notamment piégés dans les camps de Tindouf », affirme-t-il.

Le Maroc, a rappelé Chauprade, a offert un avenir aux Sahraouis dans le cadre équilibré de « l’autonomie dans la souveraineté marocaine » et en parlant de sa volonté de faire du Maroc une grande puissance maritime, le roi Mohammed VI pense aussi aux gens de Lâayoune et de Dakhla, ajoutant que les provinces du Sud sont aussi amenées à devenir de grandes provinces maritimes, par la pêche, les énergies marines renouvelables, le tourisme etc.

Il a également rappelé avoir déjà souligné au début des années 2000, que « le pourrissement du conflit du Sahara ne pouvait profiter qu’à deux espèces d’individus : les extrémistes religieux et les trafiquants, l’un n’empêchant pas l’autre d’ailleurs».

«Nous y sommes encore. D’un côté les populations sahraouies des provinces du sud qui se développent, se modernisent, nouent des relations avec les pays africains, dans le cadre de la souveraineté marocaine, de l’autre côté ceux qui restent du côté du fondamentalisme ou des trafics et qui craignent plus que tout un règlement définitif de la question du Sahara », a-t-il affirmé.

Quant au rôle et à la responsabilité de l’Algérie dans l’enlisement de ce conflit, l’expert en géopolitique estime que « le peuple algérien mérite aussi le développement, le juste partage de ses richesses (notamment pétrolières et gazières), et un voisinage apaisé avec le peuple frère du Maroc».

«Tant qu’un clan au sein du pouvoir algérien continuera à jouer avec sa vieille marionnette de la Guerre froide, une vraie réconciliation ne sera pas possible. C’est aux Algériens de comprendre qu’ils ont tellement plus intérêt à s’entendre avec le Maroc dans le cadre d’une intégration régionale à double façade, Méditerranée et Atlantique qu’à se disputer ! », a conclu Chauprade.

Propos recueillis par Jalila AJAJA

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